Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 mars 2013 7 24 /03 /mars /2013 16:07

prevost-jean.jpgC'est dans "La terre est aux hommes", en 1936, que l'écrivain Jean Prévost (qui habita Montrouge avec sa femme Marcelle Auclair et ses enfants dans les années trente) écrivait :

 

"Concernant les droits politiques, nous craignons de choquer gravement les traditions françaises en disant qu'ils pourraient être partagés : on devrait, ce me semble, donner tout ce qui est local dans ces droits aux immigrants installés à demeure. Ils devraient par conséquent participer sur le même pied que les citoyens français à l'élection des conseillers municipaux et des maires. Quant aux droits politiques proprement dits, aux élections législatives, ils devraient plutôt continuer de voter dans leur pays d'origine".

 

Une position visionnaire mais le droit de vote pour les immigrés n'est toujours pas effectif à ce jour...

 

 

Partager cet article
Repost0
24 mars 2013 7 24 /03 /mars /2013 15:46

angela-davis.jpg"J'ai besoin de comprendre et d'agir. L'accumulation des savoirs en tant que telle ne m'intéresse pas. Je suis contre la peine de mort. Je critique l'industrie carcérale aux Etats-Unis qui encourage la criminalité au lieu de la corriger, et qui est très raciste. Je soutiens aussi les droits des homosexuels. Je suis heureuse que Barack Obama soit le premier président de l'histoire des Etats-Unis à défendre le mariage pour tous. Mais, encore une fois, je trouve le clivage hommes/femmes/homosexuels très réducteur. Je suis professeur à l'université de Santa Cruz en Californie et, au lieu d'inculquer des connaissances préfabriquées, j'encourage le développement de l'esprit critique. Je me battrai toujours pour l'éveil des consciences : d'une perception lucide de l'oppression naît la nécessité d'abolir l'oppression..."

 

Angela Davis dans une interview publiée le 08/03/2013 dans l'Express à l'occasion de la sortie du film Free Angela and All Political Prisoners

Partager cet article
Repost0
24 mars 2013 7 24 /03 /mars /2013 15:25

vote 2014Le droit de vote des étrangers aux élections locales dès 2014 : c’est important pour le « vivre ensemble » et la démocratie, c’est bon pour la République !

Le droit de vote et d’éligibilité des étrangers aux élections municipales ne figure pas dans les projets de loi constitutionnelle présentés au Conseil des ministres du 13 mars. Le collectif « Droit de vote 2014 » veut croire qu’il ne s’agit pas d’un abandon mais d’un simple délai de réflexion que se donnent le président de la République et le gouvernement.

Puisqu’il s’agit d’une modification constitutionnelle, la barre est haute à franchir. Avoir les trois cinquièmes des voix au Parlement réuni en congrès suppose que tous les efforts soient faits pour y parvenir. Le collectif « Droit de vote 2014 » considère que le temps du débat de conviction n’est pas révolu et qu’il convient de mettre les parlementaires devant leurs responsabilités : elles et ils ont le choix entre continuer à exclure de la citoyenneté une partie des résidents de nos communes, ou envoyer un message de reconnaissance et de dignité, message qui doit concrétiser cet enjeu de cohésion sociale et d’élargissement de la démocratie.

Le collectif « Droit de vote 2014 », qui regroupe plus de cent vingt organisations (associations, syndicats, partis politiques), va accentuer sa mobilisation auprès de la population et des parlementaires :

-          il appelle tous les collectifs locaux à continuer la mobilisation, en particulier le week-end du 6-7 avril, et à faire signer massivement la pétition – www.droitdevote2014.org – qui réunit déjà plus de quarante mille signatures ;

-          il demande instamment au président de la République et au Premier ministre d’engager, dans les prochaines semaines, la procédure de révision constitutionnelle permettant aux étrangers non communautaires de voter et d’être élus aux municipales de 2014.

Ne pas engager cette procédure serait non seulement ne pas honorer le programme politique sur lequel le candidat s’est engagé, mais aussi une faute politique qui marquerait négativement le quinquennat.

Partager cet article
Repost0
15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 15:53

Communiqué de la Ligue des droits de l'Homme :

Provocation verbale assumée, retour du refoulé, dérapage soigneusement contrôlé ? Quelle que soit l’explication qu’on choisisse d’adopter, les propos du ministre de l’Intérieur reprenant une série de clichés détestables à l’encontre des Roms sont proprement  intolérables, comme ils le seraient vis-à-vis de toute autre population. Alors que les Roms, citoyens européens, devraient bénéficier de la législation en vigueur, ils se voient assignés à résidence à travers une expression dépréciative, inimaginable pour tout autre membre de l’Union européenne. La déclaration du ministre exprime par ailleurs, et sur un mode catégorique, une sorte de vérité révélée selon laquelle les Roms « ne souhaiteraient pas s’intégrer ». C’est ahurissant : jusqu’à plus ample informé, ce sont bien les enfants roms qui tentent de faire valoir leur droit à la scolarisation et certains maires qui les en empêchent, pas le contraire. Il y a, de la même manière, une certaine indécence à leur reprocher les actes d’incendies volontaires dont ils ont été les victimes…

La Ligue des droits de l’Homme tient à exprimer sa condamnation de propos tout à la fois inconséquents et lourds de conséquences, très éloignés de la circulaire interministérielle du 26 août 2012. Les populations roms, les défenseurs des droits et de la solidarité qui sont à leurs côtés, ont besoin de tout autre chose que de propos incendiaires. La LDH invite le gouvernement à inscrire son action dans le respect des droits fondamentaux et de la dignité des personnes.

Partager cet article
Repost0
1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 20:17

Lu sur le Nouvelobs.com (extrait) :

 

Henri Caillavet, ancien député et sénateur du Lot-et Garonne (1946-1983), restera à jamais dans l'histoire française de la dépénalisation de l'homophobie et de la transphobie. Il est décédé ce mercredi à l'âge de 99 ans.
Henri Caillavet est sénateur (MRG) lorsqu'en 1981, il défend une proposition de loi au parlement. Son objet ? La lutte contre la discrimination "fondée sur l'homosexualité masculine et féminine" et sur "la transsexualité".  Dans l'exposé des motifs, le sénateur souligne (dans la terminologie de l'époque) que : "la douleur qui étreint les transsexuels est plus vive encore et le rejet de la vie active plus sévère également. C'est l'état civil "faussé", le prénom "déguisé", le premier chiffre fatidique de l'identification nationale qui font du transsexuel un citoyen traqué".
Puis, dans une seconde proposition de loi d'avril 1982, le sénateur Caillavet proposera que l'état civil des personnes "transsexuelles" soient mis en concordance avec leur apparence [...]. 
22 ans après, rien n'a réellement changé. En juillet 2012, le motif de discrimination à l'encontre de "l'identité sexuelle" est retenu. Le mot transphobie, lui, n'apparaît pas. Pourtant, il n'est pas aisé de vivre une transidentité. Non pas qu'être trans soit une pathologie, mais plutôt que l'ensemble des épreuves sociales et politiques que rencontrent les personnes trans aujourd'hui les empêchent d'avoir une vie vivable. (lire la suite)

 

-----

 

Extrait du communiqué de la Libre Pensée :

 

Henri Caillavet, homme politique, résistant, élu parlementaire, était un combattant de la liberté, militait, parallèlement à la Libre Pensée pour combattre les soumissions et les dogmes, et pour le respect de l’intégrité humaine en toutes circonstances. [...] Avec le droit des femmes à disposer de leur corps, son action à la CNIL et sa présidence à l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, il aura marqué l’évolution libertaire de la République. Animé d’une passion fraternelle, il n’imposait jamais sa thèse, mais acceptait le débat et la controverse, il refusait la soumission, y compris parfois des contraintes politiques. [...]

Partager cet article
Repost0
28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 20:32

L’offensive néonazie en Grèce, après avoir ciblé les immigrés,  s’attaque maintenant à des animateurs syndicaux ou journalistes qui ont le tort d’avoir des origines juives. Le journal fasciste grec Stohos vient de publier une « notice biographique » de Moisis Litsis, sous le titre : « Le Syndicat des journalistes grecs a un Juif comme trésorier ». Le journaliste  Moisis Litsis a été un des principaux animateurs de la grève exemplaire de huit mois des travailleurs du quotidien Elefterotypia, et un des fondateurs du Comité grec contre la dette, associé au Comité pour l'abolition de la dette du tiers-monde (CADTM). Dans un style raciste et antisémite affiché,  Stohos écrit : « Dans les assemblées générales du Syndicat des journalistes,  à la place de parler des problèmes des journalistes grecs, Moisis Litsis aime parler de l’holocauste juif et de la nécessité de condamner l’Aube dorée ». 

Nous voulons manifester notre solidarité avec le syndicaliste et journaliste grec Moisis Litsis, et son combat contre le groupe néonazi Aube dorée. C’est une affaire qui concerne tous les syndicalistes, les démocrates, les antiracistes et les antifascistes,  où qu’ils soient.

 

Signataires :

Alternative Libertaire, Antarsya-France, Association pour l’autogestion, ATTAC-France, CADTM-France, Euromarches, Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique, Fondation Copernic, Féministes pour une Autre Europe, Gauche Anticapitaliste, Initiative des étudiants et travailleurs grecs à Lyon et à Paris, Initiative des grec(que)s de Grenoble, L’Appel des appels, Les Alternatifs, Ligue des Droits de l’Homme, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti de Gauche, Parti Communiste des Ouvriers de France, Solidaires, Syriza-Paris, UL-CGT et CGT cadres de Bobigny, USI-CGT, Vigilance Initiatives Syndicales Antifascistes

Partager cet article
Repost0
28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 20:29

seligmann_francoise.jpgCommuniqué de la Ligue des droits de l'Homme : 

 

Françoise Seligmann, résistante et militante, est décédée le 27 février à Paris, à 93 ans. Elle avait 20 ans en 1940, quand sa famille, à Marseille, a subi les conséquences des persécutions antijuives, et qu'elle a commencé son long chemin d'inconditionnelle de la liberté. Très vite, elle fit le choix de rejoindre la Résistance, où elle a rencontré la fraternité et la solidarité de tous ces anonymes qui lui ont permis de construire, pour les personnes recherchées, une filière d’évasion à travers la frontière suisse. Avec Claude Bourdet, dans le mouvement Combat, elle s’est jetée dans la lutte clandestine, parcourant la France de part en part pour ses missions. C’est là qu’elle a rencontré celui qui partagea sa vie et ses engagements, François-Gérard Seligmann.

 

Dès les lendemains de la Libération, où elle a travaillé avec Albert Camus au journal Combat, elle a, à l’occasion de son combat pour la liberté des enfants Finaly (ces fils de médecins juifs autrichiens morts en déportation à qui ceux qui les avaient cachés voulaient donner une éducation catholique alors que des parents survivants souhaitaient les élever), rejoint la Ligue des droits de l’Homme, devenant en 1949 la présidente d’une section parisienne dont elle est restée membre jusqu’à sa mort. Elle expliquait, dans son livre Liberté quand tu nous tiens : « Nous devons adhérer à la ligue des droits de l’Homme. Ce n’est pas un parti politique. C’est une organisation qui défend les idées pour lesquelles nous sommes battus pendant l’Occupation ». Élue à son Comité central en 1954, puis vice-présidente, elle a été élue présidente d’honneur lorsqu’elle a atteint par la limite d’âge, en 1994. Françoise Seligmann fut par ailleurs de celles et ceux qui ont dénoncé avec le plus de force la guerre coloniale en Algérie.

 

A la mort de son mari, en mémoire des combats qu’ils avaient mené ensemble contre le nazisme, elle crée la Fondation Seligmann dont l'objet est d’« œuvrer pour la victoire de la raison et de la tolérance, et promouvoir le rapprochement entre les citoyens et résidents étrangers de toutes origines rassemblés sur le sol français » et le prix Seligmann contre le racisme, pour des ouvrages qui contribuent à l’information et à l’éducation pour les droits de l’Homme. Elle a créé en 1977 la revue Après-demain, qu’elle a dirigé jusqu’à sa mort, exigeant le maintien en une de la mention « fondée par la ligue des droits de l’Homme ».

 

Pendant toute sa vie, Françoise Seligmann a fait preuve de cette générosité qu’elle puisait dans les combats de sa jeunesse contre la barbarie, que ce soit pour défendre Georges Guingoin, héros de la Résistance victime d’un complot sordide, pour la vie d’Ethel et Julius Rosenberg, qui furent exécutés aux Etats-Unis, contre les guerres coloniales ou pour défendre les droits des femmes. Elle a été toute sa vie une militante dont l’exemple et le dynamisme ont inspiré durablement les militants des droits de l’Homme.

Partager cet article
Repost0
28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 20:17

Communiqué de la Ligue des droits de l'Homme :  

 

Les 14 et 15 février, la Conférence de consensus sur la prévention de la récidive a permis à l’ensemble des parties prenantes – magistrats, avocats, policiers, chercheurs – de faire le constat unanime de la faillite de cette politique de l’ultra-« sécuritaire » et du tout-carcéral. La Commission nationale consultative des droits de l’Homme, dans son avis rendu le 21 février, et le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, notamment dans son dernier Rapport paru le 25 février, ont pleinement confirmé cette évaluation et la nécessité de rompre avec ce cercle vicieux par lequel des gouvernants ont en réalité entretenu ce qu’ils prétendaient combattre.

 

Depuis de trop longues années, en France, les lois « sécuritaires » s’empilent les unes sur les autres, les prisons se remplissent jusqu’à la surpopulation et aux condamnations de la France pour traitement inhumain et dégradant… et ni le sentiment d’insécurité ni la crainte devant les risques de récidive ne reculent, bien au contraire. On disait c'est la prison ou la récidive et nous avons eu la prison et la récidive.

 

La Ligue des droits de l’Homme considère que les constats et les propositions formulées par ces instances, appuyées sur des analyses qu’aucun observateur sérieux n’a pu contester, ouvrent la voie à une autre politique qui réduirait cette fois efficacement les risques de récidive tout en respectant les droits et la dignité de tous.

 

Rompre avec l’inflation pénale et pénitentiaire sans limites raisonnables ; développer les sanctions alternatives à l’emprisonnement pour les petits délits ; en finir avec des conditions de détention contraires à la dignité humaine, qui amplifient massivement les risques de récidive ; faire des prisons des lieux de respect du droit et des droits, d’accès aux services publics et aux outils de réinsertion ; dégager les moyens d’un accompagnement effectif des fins de peine en milieu ouvert et des sorties de prison : c’est agir à la fois pour le respect des droits des personnes détenues, pour l’utilité du travail des agents du service public pénitentiaire, et aussi protéger, cette fois  réellement, l’ensemble de la société contre les risques d’une récidive, dont on sait ce qui y mène si souvent aujourd’hui.

 

La Garde des Sceaux le disait il y a peu : « Nos prisons sont pleines, mais vides de sens ». La République ne peut continuer à tolérer cette situation indigne et dangereuse. La Ligue des droits de l'Homme demande que les pouvoirs publics mettent en œuvre sans tarder le changement qui s’impose et ne tergiverse pas sur les moyens budgétaires et humains pour un résultat tangible et donc rapide.

Partager cet article
Repost0
28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 08:01

Lu dans Le Parisien du 26/02/2013  (extrait) : Janat-Montrouge.jpg
Une bonne nouvelle pour Janat, la jeune lycéenne sans papiers de Montrouge menacée d’expulsion : le tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) vient de lui donner gain de cause.
Annulé l'arrêté du préfet des Hauts-de-Seine du 27 mars 2012, qui lui refusait la délivrance d'un titre de séjour : il devra réexaminer son dossier d'ici deux mois.
Annulée aussi l'obligation de quitter le territoire français qui faisait planer sur la jeune fille de 21 ans une terrible menace. Elle risquait en effet d'être renvoyée en Egypte. Cette jeune copte avait fui ce pays il y a plus de deux ans pour échapper aux persécutions de sa communauté et où elle n'a plus de famille. [...]
"Elle peut enfin circuler librement et entrevoir un avenir" se réjouit Richard Moyon de RESF (Réseau éducation sans frontières).
Elève en CAP peinture au lycée Jean Monnet de Montrouge, Janat va pouvoir poursuivre ses études auprès de ses camarades.

Partager cet article
Repost0
27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 15:26

hesselCommuniqué de la Ligue des droits de l'Homme :

 

Pourrions-nous croire à sa mort, après quatre-vingt-quinze années d’une vie plus riche qu’un roman ? Commencée dans deux patries successives, elle s'est poursuivie au milieu de la poésie, du surréalisme et d’une profonde culture humaniste et européenne. Puis ce fut la Résistance, Buchenwald, d’où il réchappe quasi miraculeusement, et la France libre. Ensuite, après le compagnonnage avec Mendès France à Londres, Stéphane Hessel est à l'ONU, avec René Cassin, pour la préparation de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. La suite, c'est son combat inlassable pour la conquête de tous les droits, pour tous et partout.

S'il fut un diplomate reconnu jusqu’à devenir ambassadeur de France, c'était aussi un homme alliant l’esprit de résistance et la volonté de construire « un monde solidaire et organisé », « une structure de l’économie mondiale plus équitable ». Donc à la fois le club Jean-Moulin, il y a cinquante ans, pour penser « une République moderne », mais aussi en 1997, le Collège des médiateurs pour la régularisation des sans-papiers ; le refus de la colonisation des territoires palestiniens, qui lui valu d’être traité d’antisémite, lui, le survivant des camps, par ceux que leur bêtise et leur haine aveuglent ; et encore, après la honte du « ministère de l’Identité nationale », la fondation de Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui, et le rendez-vous du printemps, chaque année, aux Glières.

Lui-même l’a toujours répété, le fil conducteur de ce parcours fascinant, c’est son « investissement dans les droits de l’Homme » : « l’opposé de ce qui avait failli me faire mourir », mais aussi « le fil conducteur d’une histoire qui a un sens et qui donne de plus en plus de responsabilité et de liberté aux individus ». Son autobiographie, il l’avait appelée Danse avec le siècle, parce qu’« à force de déséquilibres, l’histoire est susceptible de produire des équilibres plus riches ». Et pour construire ces nouveaux équilibres, regrettant trop souvent chez les hommes politiques « le manque de courage, le désir de flatter l’électorat plutôt que d’aller de l’avant », il appelait à « ne pas compter seulement sur les gouvernements pour poursuivre les objectifs auxquels nous tenons », à miser, comme il l’a fait si intensément, sur « la mobilisation de la société civile ». Comme nous.

Laissons-lui la parole une fois encore. Voici la conclusion du chapitre qu’il avait donné à L’état des droits en France, publié en 2012 par la Ligue des droits de l’Homme : « secouer la chape de plomb du pessimisme, du défaitisme et du déclinisme », retrouver « la capacité non seulement de s'indigner, mais encore d'espérer et d'entreprendre. Proposer, rassembler, agir pour construire d'autres rapports de forces que ceux de la domination oligarchique ; ne plus déléguer le choix de notre avenir à un « sauveur suprême » ou à des experts porteurs d'une prétendue rationalité fauteuse de crises ; dépasser les mirages de l'individuation et de la marchandisation en retrouvant le chemin de la solidarité, en « reconsidérant la richesse » pour remettre la valeur à l'endroit ; se rappeler que ce sont les Hommes qui font l'histoire, qu'aucune fatalité n'oblige à ce que l'humanité, dont les capacités augmentent sans cesse, subisse la régression de ses droits et de ses acquis au point de perdre espoir en l'avenir. Car si nous le pouvons, si nous le voulons vraiment, cet avenir est entre nos mains à tous. »

La Ligue des droits de l’Homme est fière d’avoir cheminé avec Stéphane Hessel. Elle est triste de l’entendre encore réciter Apollinaire : « J’ai cueilli ce brin de bruyère, L’automne est morte, souviens-t’en, Nous ne nous verrons plus sur terre », mais elle se rappelle qu’il chérissait aussi Hölderlin : « Là où croît le danger, croît aussi ce qui sauve. »

« Ce qui sauve », il l’a porté, il nous le lègue. Faisons-le vivre.


---------------------------

 

 

Emotion de Marie-Hélène Amiable, maire de Bagneux, après le décès de Stéphane Hessel
Je viens d'apprendre avec beaucoup de tristesse la disparition de ce grand Monsieur. Avec Stéphane Hessel, c'est une personnalité marquante de la Résistance d'hier et d'aujourd'hui qui nous quitte.Je retiens bien sûr son parcours de combattant contre le nazisme et les années noires de l'occupation. Comment ne pas souligner, aussi, la part décisive que Stéphane Hessel a prise dans la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l'homme ?Ce citoyen d'une grande modestie était également de tous les combats d'aujourd'hui, sans craindre d'aller contre la pensée dominante. A l'image du succès populaire de son livre, Indignez-vous !, il a largement contribué à faire prendre conscience à des millions de Français et de citoyens du monde de la nécessité de refuser l'inacceptable et d'agir partout en faveur de la justice sociale.Je pense particulièrement au combat courageux qu'il a porté jusqu'à son dernier souffle pour faire reconnaître le droit des Palestiniens à un Etat. Les sans-papiers perdent aussi un militant infatigable pour leurs droits.Poursuivre son action, c'est souhaiter, selon ses propres mots « à tous, à chacun d'entre vous, d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux. Quand quelque chose vous indigne comme j'ai été indigné par le nazisme, alors on devient militant, fort et engagé. On rejoint ce courant de l'histoire et le grand courant de l'histoire doit se poursuivre grâce à chacun. Et ce courant va vers plus de justice, plus de liberté mais pas cette liberté incontrôlée du renard dans le poulailler ». Marie-Hélène Amiable, maire de Bagneux

Hommage à Stéphane Hessel, l'indigné

J'ai une pensée aujourd'hui pour le resistant et militant Stéphane Hessel qui nous a quitté cette nuit à l'âge de 95 ans. Il a écrit en 2010 le manfieste "Indignez-Vous !" dans lequel il appellait les jeunes générations à renouer avec l'esprit de la Résistance : "Le motif de base de la Résistance était l'indignation. Nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la Résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous !".

Je souhaiterais donc rendre hommage à l'homme de combat qu'il était, lui l'ancien résistant, l'ancien déporté, cet européen convaincu, ce militant des droits de l'homme, ce défenseur infatigeable de l'humain.

Sa voix toujours pleine de sagesse nous manquera mais son message ne doit pas être oublié : "Créer, c'est résister. L'indifférence est la pire des attitudes." Patrick Alexanian, Conseiller général de Bagneux

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Ligue des Droits de l'Homme : LDH Bagneux-Malakoff-Montrouge
  • : Présentation des actions de la LDH dans le sud du département des Hauts-de-Seine
  • Contact

Recherches Sur Ce Site