Présente au rassemblement unitaire de ce mercredi à Antony lancé par le Réseau éducation sans
frontières 92, Marie-Claude Treilhou, présidente de la Section LDH Malakoff-Bagneux-Montrouge-Châtillon a participé aux différentes prises de paroles :
"Si la Ligue des droits de l’Homme a tenu à être présente ici aujourd’hui c’est :
1/ Pour apporter son soutien aux sans-papiers et à leurs enfants
Des hommes, des femmes, des enfants, sont aujourd’hui pourchassés,
traqués, empêchés de vivre. Ces sans-papiers ont le seul tort de vouloir fuir misère et dictatures pour construire un avenir meilleur pour leurs enfants. Le gouvernement les transforme
aujourd’hui en gibier et en boucs émissaires des maux de la société française. À l’arbitraire de la loi s’ajoute celui des pratiques administratives sous la pression d’une politique du chiffre
ignorant toute humanité. Les drames deviennent quotidiens. Voir ces enfants arrêtés en classe comme appâts, en être séparés arbitrairement ; ne pouvoir se soigner décemment, se loger qu’entre des
murs suintant la misère, parfois y laisser sa vie et celle de ses gosses ; se faire exploiter par des négriers sous l’œil complaisant des pouvoirs publics ; avoir la peur au ventre à chaque
mouvement, la rue devenant un espace d’insécurité légale : c’est la vie quotidienne de dizaines de milliers de personnes en France.
Il y a quelques jours, la Ligue des droits de l’Homme organisait à Malakoff une conférence sur les droits de l’enfant. Le constat était clair : il y a en France des enfants repérés en danger et
notamment tous ces enfants dont les parents sont menacés d'expulsion et qui voient remis en cause leur droit de vivre en famille ou vivent cachés, parce que leurs parents sont menacés. Sans
parler des tentatives récurrentes de certains maires d'exclure de l'école ou de la cantine ces enfants dont les parents sont en situation irrégulière. Oui, l’enfant de parents sans-papiers est en
danger. Paraphrasant un poème de Jacques Prévert (Chasse à l'enfant), nous pouvons dire que cet enfant sans-papiers, « comme une bête traquée, Il galope dans la nuit, Et les
gendarmes galopent après lui ».
Il y a exactement 59 ans, le 10 décembre 1948, à Paris, au Palais de Chaillot, l’Assemblée générale des Nations unies adoptait la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH), première
déclaration de droits à la fois indivisibles (tous les droits au même niveau) et universels (sous tous les climats et face à tous les régimes). 59 ans plus tard, la France officielle, qui ne
cesse de se proclamer « pays des droits de l’Homme », méprise cet héritage. Le gouvernement transforme les étrangers, hommes, femmes et enfants, en quantité à expulser. Dans la balance de la
politique française, les contrats économiques négociés en Chine ou avec le dictateur Kadhafi pèsent plus lourds que les crayons, cahiers et cartables d’écoliers sans papiers…
2/ Pour encourager RESF à poursuivre son action
Si la LDH a tenu à être là aussi aujourd’hui, c’est pour apporter son soutien et son encouragement au Réseau Education sans Frontières à poursuivre son action.
RESF a su mobiliser et alerter largement les citoyens concernant les méfaits de la politique menée contre les enfants et parents sans-papiers, politique porteuse de désespoir, de haine et de
xénophobie. Nous partageons avec RESF notre indignation et nous n’admettons plus que ces souffrances s’étalent dans nos villes, sur nos trottoirs ou dans nos écoles. Nous ne supportons plus que
des enfants soient embastillés, séparés de leurs parents, expulsés de l’école. Il est intolérable que celles et ceux qui portent assistance aux plus faibles soient à leur tour menacés. Ce sont
nos libertés à tous qui, de proche en proche, sont aujourd’hui en danger. Nous trahirions nos principes et nos consciences si nous restions silencieux devant le mépris inacceptable des droits les
plus élémentaires de centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants. Nous refusons d’en être complices. L'immigré ne doit plus être un objet de rejet mais un sujet de droit et de
dignité."