Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
7 mars 2009 6 07 /03 /mars /2009 12:32

Communiqué de la LDH :

 

 

Monsieur Eric Besson, « Ministre de l’identité nationale », a déclaré récemment à Calais avoir été « ému » par la situation des migrants et vouloir « humaniser » une « politique de fermeté » (sic).

 

Quelques jours plus tard, à Norrent-Fontes (Pas-de-Calais), ont été arrêtés 13 migrants originaires d’Erythrée, et avec eux une femme de 59 ans dont la maison a été perquisitionnée et qui a été retenue pendant neuf heures d’affilée pour leur être venue en aide. Un autre militant de Boulogne-sur-Mer a été arrêté le même jour dans les mêmes conditions. Tous deux ont été interrogés dans le cadre d’une affaire d’« aide au séjour irrégulier en bande organisée ».

 

Il ne s’agit pas, loin de là, d’un acte isolé : Monsieur Besson a programmé les moyens budgétaires d’une politique organisée de poursuite des « aidants ».

 

Le Comité central de la Ligue des droits de l’Homme, réuni le 7 mars 2009, exprime son entier soutien aux militants de la solidarité de plus en plus souvent menacés et poursuivis pénalement pour avoir obéi à leur conscience en secourant les victimes de la chasse aux migrants.

 

Il appelle tous les citoyens de ce pays à se faire eux aussi « délinquants de la solidarité » pour ne pas laisser traiter comme des criminels celles et ceux qui défendent les droits fondamentaux et la dignité humaine.

 

Partager cet article
Repost0
3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 14:16

Communiqué commun ACAT-France, ADDE, ANAFE, COMEDE, ELENA-France, GISTI, LA CIMADE, LDH, SAF, Secours Catholique

 

Le jeudi 26 février, le Conseil d’Etat a rejeté le recours en référé déposé par l'ACAT-France, l'ADDE, l'Anafé, le Comede, ELENA-France, le Gisti, la Cimade, la LDH, le SAF et le Secours catholique, demandant la suspension en urgence du décret relatif à la défense des étrangers en rétention du 22 août 2008.

 

Les dix organisations expriment leur déception face à cette décision. Pour autant, tous les moyens développés dans le recours n’ont pas été envisagés par le Conseil d’Etat et une audience au fond est prévue pour le 27 avril.

 

Dans son ordonnance, le Conseil d’Etat semble faire une interprétation très restrictive de la loi et de la défense des droits des personnes retenues. Cette décision, qui en droit ne préjuge pas de celle qui sera rendue au fond, ne prend pas en compte la spécificité de l'aide à l’exercice effectif des droits des étrangers placés en rétention. Celle-ci ne saurait être confiée, comme le prévoit aujourd’hui le décret, à n’importe quelle personne morale – organisme parapublic ou structure à but lucratif - dans le cadre d’une mise en concurrence qui se ferait au détriment des droits.

 

Seule une mission organisée nationalement et prévoyant la complémentarité des acteurs est à même d’assurer la qualité de la défense des droits fondamentaux des migrants, une vision globale de la situation de la rétention et une véritable vigilance en cette matière qui touche aux libertés les plus fondamentales.

 

Les organisations requérantes espèrent que le Conseil d’Etat saura dépasser cette première interprétation trop restrictive de la loi et elles continueront d’agir pour tenter d'obtenir un accès effectif des étrangers à leurs droits.

 

Partager cet article
Repost0
19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 11:26

Communiqué commun de l'Oberservatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme  (FIDH - OMCT) et  de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) au sujet du procès de M. André Barthélemy, président d’Agir ensemble pour les droits de l’Homme :

 

 

Paris-Genève, le 18 février 2009. L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), ainsi que la Ligue des droits de l’Homme (LDH) appellent à la tenue d’un procès juste et équitable contre M. André Barthélemy, président d’Agir ensemble pour les droits de l’Homme, qui se tiendra le 19 février à 13 heures devant la 14ème chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Bobigny.

 

M. André Barthélemy est accusé de « délit d’incitation à la rébellion » et d’ « entrave à la navigation d’un aéronef ». Il encourt jusqu’à deux mois de prison et 7 500 euros d’amende pour le premier chef d’accusation (sur la base de l’article 433-10 du Code pénal), ainsi qu’une peine maximale d’emprisonnement de cinq ans et/ou 18 000 euros d’amende pour le second (article L 282-1 du Code de l’aviation).

 

Ces accusations ont été portées après que M. Barthélemy eut pris position et tenté de s’interposer, le 16 avril 2008, à bord d’un avion en partance pour Brazzaville, en faveur de deux ressortissants congolais qui se plaignaient d’être maltraités alors qu’ils étaient sur le point d’être renvoyés vers la République du Congo.

 

D’autres passagers ayant également protesté contre ces traitements, les deux ressortissants congolais, M. Barthélemy et trois autres passagers ont alors été débarqués. Le président d’Agir ensemble a ensuite été menotté et placé en garde à vue pendant environ dix heures, au cours desquelles il a été interrogé par la police aux frontières.

 

L’Observatoire et la LDH s’inquiètent des poursuites intentées à l’encontre de M. André Barthélemy, qui semblent viser à sanctionner ses activités de défense des droits de l’Homme.

 

L’Observatoire et la LDH appellent par conséquent à la relaxe de M. André Barthélemy, conformément aux normes internationales en matière de protection des droits de l’Homme, et notamment à la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’Homme de 1998.

 

L’Observatoire et la LDH espèrent ainsi que le verdict rendu ne créera pas un précédent permettant la criminalisation des individus s’opposant aux reconduites à la frontière réalisées dans des conditions contraires à la dignité des migrants.

 

L’Observatoire saisit immédiatement la Rapporteure spéciale des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme, le Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe ainsi que le Point focal pour les défenseurs des droits de l’Homme du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’Homme de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), et annonce qu’il enverra un observateur au procès, dans le cadre d’une mission internationale d’observation judiciaire.

 

Partager cet article
Repost0
17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 11:15

Taoufik a enfin obtenu son passeport le 7 janvier.

Il a réuni toutes les pièces nécessaires à la constitution de son dossier pour la demande de visa de scolarité

Il a été reçu au consulat de France à Tanger le 26 janvier pour déposer sa demande.

On lui a dit que le dossier était pour l’instant classé négativement, car il doit fournir d’autres pièces (qui ne figurent sur aucune liste de pièces à fournir) et car il faut que le ministre lève l’opposition…

Le collectif de soutien actionne tous les leviers possibles pour débloquer la situation et appelle à un rassemblement le mercredi 4 mars à 14h30 au métro Varenne.

www.taoufik-doit-revenir.com

Partager cet article
Repost0
13 février 2009 5 13 /02 /février /2009 12:36

Communiqué des "Oubliés de Saint-Paul", collectif de Nanterre de sans-papiers des Hauts-de-Seine :

Le premier résultat de notre longue lutte est maintenant connu : après des mois particulièrement éprouvants,
26 d'entre nous ont été régularisés.
Souvenez-vous : après une longue occupation de l’église Saint-Paul de Nanterre pour faire reconnaître notre existence et notre droit de vivre au grand jour et dans la dignité, nous avions campé dans le froid plusieurs semaines devant les locaux paroissiaux que le Préfet nous avait demandé d'évacuer pour étudier nos dossiers.
Les habitants de Nanterre et du département nous ont apporté tout au long de cette période, sans relâche,  leur aide matérielle et leur soutien. Un parrainage républicain a mobilisé 130 élus et citoyens devant la préfecture, un concert de soutien a été organisé,  une conférence de presse et une marche vers la préfecture, ont rassemblé des personnalités du monde du spectacle et les dirigeants de partis et forces de gauche, des syndicalistes, tout le réseau associatif des soutiens du département.
La mobilisation n'a cessé de grandir et a déjà porté des fruits, mais elle continue.
10 autres d’entre nous ont reçu des Autorisations Provisoires de Séjour de trois mois, ils restent dans l’incertitude totale quant à leur régularisation, et se retrouvent donc dans une situation extrêmement précaire.
Mais 22 ont vu leur dossier refusé, et leur rejet est assorti d’une « Obligation de Quitter le Territoire Français ». Ils présentent donc un recours gracieux au nouveau préfet des Hauts-de-Seine.
Notre solidarité fait notre force, la vôtre également.
Nous voulons rester unis et solidaires pour la régularisation de tous. Notre lutte continue pour que tous obtiennent enfin le droit de travailler et de vivre dans la sécurité et la dignité. Cette lutte s'annonce encore longue et difficile, et la situation matérielle de plusieurs d'entre nous est critique.
Aussi vous appelons-nous à poursuivre votre soutien moral et financier et vous convions à nous rejoindre lors du dépôt des recours gracieux de ceux d’entre nous qui n’ont pas été régularisés et vous donnons

RENDEZ-VOUS MERCREDI 18 FEVRIER 2009 À 12H,
DEVANT LA PRÉFECTURE DES HAUTS-DE-SEINE

Partager cet article
Repost0
8 février 2009 7 08 /02 /février /2009 19:30

Communiqué commun ARDHIS (Association de Reconnaissance des Droits des personnes Homosexuelles et transsexuelles à l’Immigration et au Séjour) - RESF75 (Réseau Education Sans Frontières) :

Saad suivi et soutenu par l'ARDHIS, est demandeur d'asile en raison des risques qu'il encourt dans son pays eu égard à son orientation sexuelle. Il a déposé un recours devant la Cour Nationale du Droit d'Asile (CNDA) début janvier 2009 et attend sa convocation devant la Cour. Arrété à Paris, puis placé en rétention par la Préfecture de Police de Paris depuis le 29 janvier, il risque à tout moment l'expulsion malgré l'appel formé par son avocat devant la Cour administrative d'appel de Paris. Le consulat d'Egypte a délivré le laisser passer consulaire. Très fragile psychiquement, Saad a déjà fait plusieurs tentatives de suicide, et a été hospitalisé en psychiatrie à l'hopital TENON . Mutilé en Egypte, suite une intervention chirurgicale effectuée de force par son père pour "réparer son corps ", il en garde de graves séquelles invalidantes qui non seulement le font souffrir mais aussi à tout moment peuvent mettre en jeu son pronostic vital, faute d'intervention adaptée en urgence, et que les nombreuses interventions chirurgicales subies ici n'ont pu réparer . Une demande de régularisation pour soin, soutenue par le corps hospitalier, au titre de l'article L 313-11-11° n'aurait pas abouti.

Saad, a fui l'Egypte alors qu'il ne lui restait qu'une année à terminer à l'Université d'Alexandrie pour devenir médecin. Il croyait que l'Europe protégeait les homosexuels. Qu'ici il n'aurait pas à craindre les violences. Bilingue arabe-anglais, chrétien copte, éduqué, parlant parfaitement francais, mais aussi un peu allemand et italien, Saad espérait légitimement pouvoir se reconstruire ici, s'intégrer et être utile. Or faute de protection, dans l'état de non droit dans lequel les autorites l'ont maintenu, Saad a été réduit à une condition de "damné de la terre" sur notre sol. Ici Saad n'a cessé d'endurer au quotidien des brutalités et agressions qui agravent chaque jour un peu plus le délabrement de son état. Alors qu'en Egypte il est interdit de porter plainte en tant qu'homosexuel suite à une agression, ici il n'a jamais pu le faire de peur d'être arrêté, alors que le droit francais est censé protéger les homosexuels des agressions homophobes. Est-ce ainsi que la France entend que soient laissés traiter ici les homosexuels ?

Son maintien en rétention et son éloignement présentent des risques gravissimes d'atteinte à son intégrité psychique et physique. Il a un besoin urgent de protection et de soins ici en France. Le renvoyer en Egypte est l'exposer une déchéance et une mort certaines. Le calvaire de sa vie en Egypte d'abord, puis ici en France depuis 2005 n'ont que trop duré. Saad est un homme pudique, pour qui dévoiler tant de son intimité et de sa souffrance ajoute une honte à la honte, lui qui voudrait tant être juste une personne et pas cet homosexuel rejeté de partout. Il n'a accepté que nous intervenions publiquement pour lui que parce qu'il est au bord du gouffre de l'expulsion. Depuis deux jours, Saad retenu au Mesnil Amelot, a entamé une grève de la faim : "Je ne veux pas juste être libéré et que mon calvaire continue comme avant, livré à nouveau à une condition de sans droit. Cette fois, je veux être protégé et pouvoir vivre dignement". 

Pour toutes ces raisons, l'ARDHIS et RESF demandent au préfet de Police de bien vouloir réexaminer la situation de Saad, d'ordonner sa libération immédiate, d'abroger son APRF et que lui soit délivré sans délais à titre humanitaire une autorisation provisoire de séjour avec autorisation de travail puis un titre de séjour au titre de l'article L 313-11-11° comme le prévoit le CESEDA.

Partager cet article
Repost0
27 janvier 2009 2 27 /01 /janvier /2009 17:24

Paris, jeudi 22 janvier 2009

 

 

Monsieur le Ministre,

Nous nous devons de nous adresser à vous au sujet de la réforme des conditions d’intervention de la société civile dans les centres de rétention administrative (CRA) lancée par décret à l'été 2008 par Monsieur Brice Hortefeux.

Cette réforme, telle qu’elle a été engagée par votre prédécesseur, n’est pas acceptable et nous avons demandé à Monsieur Hortefeux d’y renoncer. Nous avons en effet la conviction profonde que cette démarche ne peut qu’aggraver la situation, déjà très difficile, des retenus en même temps que dégrader substantiellement ces conditions d’intervention.

Nous lui en avons exposé les raisons :

-     cette réforme dénature le sens même de la mission ; là où il s’agissait d’aider concrètement les personnes retenues à avoir accès à leurs droits, les textes ne mentionnent plus que la seule mission d’information ;

-     elle vise à contrarier toute observation, analyse et réaction d’ensemble sur la situation prévalant dans les centres de rétention ; pour ce faire, elle morcelle le territoire national en huit lots  géographiques différents, indépendants les uns des autres, et réduit ainsi considérablement la qualité de l'aide juridique aux personnes retenues ;

-     elle privilégie la mise en œuvre d’un appel d’offres de marchés publics ouvert à des opérateurs autres que les associations spécialisées ; ce faisant, elle menace l’exercice des droits fondamentaux des personnes retenues.

Cette volonté d’entraver l’action de la société civile était d’autant plus inquiétante qu’elle intervenait dans un contexte marqué par la « politique du chiffre » en matière d’éloignement des étrangers et les menaces contenues dans la « directive retour » adoptée par le Parlement européen et le Conseil des ministres de l'Union européenne, qui allonge lourdement la durée de la rétention.

Suite à nos demandes de concertation, nous avons recueilli de la part de Monsieur Hortefeux des réponses qui n’en sont pas et nous n’avons reçu aucune proposition à notre demande d’une rencontre. Après l'annulation de l'appel d'offres par le tribunal administratif de Paris le 30 octobre 2008, un nouveau texte a été publié sans aucune modification sérieuse à la version précédente.

Les nouveaux textes prévoient certes que les titulaires du marché pourront exprimer des opinions et critiques d’ordre général mais, dans une telle logique de concurrence, aucune garantie ne peut être donnée que l’attribution ou le renouvellement de ce marché ne seront pas dépendantes de l’attitude observée par les associations concernées.

Ce contexte, Monsieur le Ministre, rend absolument nécessaire l’ouverture d’une réelle concertation.

Dans l’attente de cette rencontre, nous vous prions d’agréer, Monsieur le ministre, l’expression de notre haute considération.

 

Signataires : ACAT-France, ACT UP-Paris, ADDE (association de défense du droit des étrangers), Amnesty International France, ANAFE, APSR (Association pour les Personnels de santé réfugiés), CCFD, CFDT, CGT, CIMADE, COMEDE, Comité Tchétchénie, CRID (Centre de recherche et d’information pour le développement), DOM’ASIL, ELENA (Association d'avocats liés au Comité Européens des Exilés et Réfugiés), Emmaüs France, Fédération de l’Entraide Protestante,  Fédération syndicale Unitaire, FNARS, GAS (Groupe accueil et solidarité), Hors la rue, Ligue des droits de l’Homme, Médecins du monde, Migrations santé, Montgolfière, MRAP, RESF, Secours Catholique, Syndicat de la magistrature, Syndicat des avocats de France

 

Partager cet article
Repost0
27 janvier 2009 2 27 /01 /janvier /2009 12:51

Communiqué de l'Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers :

 

Le 19 janvier, un couple de jeunes kurdes, M. I. et Mme B. enceinte de plus de huit mois, arrivent à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Ils demandent immédiatement l’asile pour être protégés par la France en raison des persécutions dont ils font l’objet en Syrie du fait de leur appartenance à la minorité kurde et des activités politiques de M. I.

En dépit de ses 8 mois révolus de grossesse, Mme B. sera détenue pendant 5 jours, avec son mari, comme tous les demandeurs d'asile qui se présentent à un poste frontière français. Le 21 janvier, le ministre de l’Immigration refuse de les laisser entrer sur le territoire français.

Le 24 janvier, le juge des libertés et de la détention (JLD), qui contrôle les conditions et motifs du maintien en zone d’attente, décide de libérer Madame B suivant ainsi l’avis du médecin estimant que son état de grossesse avancée est « incompatible avec un transport aérien ».

Et Monsieur ?

La réponse du magistrat, est sans appel : « l’enfant n’est pas encore né », et M. I. doit rester en zone d’attente pour être renvoyé vers son lieu de provenance dès que cela est possible.

Mme B est effrayée, pleure et supplie de la laisser repartir en zone d’attente avec son mari, ce dernier refusant catégoriquement d’être séparé de son épouse enceinte, sous les yeux des représentants de l’ANAFE présents.

La police finit par évacuer la salle d’audience et, quelques minutes plus tard, Monsieur I, qui s’est débattu violemment, en, sort porté par les policiers, pieds et poings liés, le torse tourné vers le sol. Au bout de quelques secondes, ses cris s’étouffent. Il repart en zone d’attente.

En dépit de l’état de santé de Mme B., ni le SAMU, ni les pompiers, ni l’aide sociale à l’enfance ne voudront la prendre en charge. Après plus de deux heures d’attente, c’est la Croix Rouge Française de l’aéroport de Roissy qui viendra la chercher pour la conduire dans un hôtel, et lui permettra de téléphoner à son mari en zone d’attente.

Même si elles tirent les conséquences d’une décision de justice, les autorités françaises ont l’obligation et le pouvoir de ne pas séparer cette femme de son époux et l’enfant à naître de son père, conformément aux obligations découlant de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme qui prescrit le respect de la vie privée et familiale et de l’article 3 de la Convention internationale des droits de l’enfant selon lequel « dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions publiques […], des tribunaux, des autorités administratives […], l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale ».

En faisant référence à ces dispositions, l’Anafé s’est adressée au ministère de l’Immigration pour demander que les membres de cette famille soient immédiatement réunis sur le territoire français et que la France cesse de détenir des personnes vulnérables en zone d’attente.

Partager cet article
Repost0
19 janvier 2009 1 19 /01 /janvier /2009 09:19

 Dépêche AFP du 15/01/09 :
 
Pôle emploi, qui regroupe l'ANPE et les Assedic, prévoit une transmission automatique informatisée à la préfecture des papiers des étrangers lors de leur inscription, a-t-on appris jeudi auprès de trois syndicats qui contestent tous vivement le procédé.

 

"Une solution informatique est prête, mais elle n'est pas entrée en vigueur", a indiqué à l'AFP Loïc Barboux de Force ouvrière, qui entend soulever une nouvelle fois la question lors du premier comité central d'entreprise de Pôle emploi mercredi prochain, avec d'autres syndicats dont le Snu, la CGT et la CFDT.

 

La direction de Pôle emploi n'était pas immédiatement joignable jeudi soir. L'ANPE comptabilisait depuis toujours les demandeurs d'emploi étrangers, mais à des fins exclusivement statistiques.

 

Avec le nouveau système qui, selon M. Barboux, risque de transformer Pôle emploi en "auxiliaire de police", lorsqu'un chômeur s'inscrira, le système informatique repèrera s'il est d'origine non européenne et transmettra alors son dossier à la préfecture pour vérifications.

En octobre-novembre 2007, tous les syndicats de l'ANPE, des Assedic et l'ensemble des organisations patronales et syndicales siégeant à l'Unedic avaient décidé que leur rôle n'était pas de transmettre les papiers des demandeurs d'emploi étrangers aux préfectures, bloquant des instructions découlant d'un décret du 11 mai 2007 pris en application de la loi Sarkozy sur l'Immigration de juillet 2006.

Les syndicats de l'ANPE avaient demandé l'abrogation du décret, s'appuyant sur la convention 97 de l'Organisation internationale du travail (OIT) interdisant un traitement discriminatoire des travailleurs étrangers.

"Le gouvernement est revenu à la charge avec une solution informatique, testée en douce à Bordeaux et retardée pour l'instant par la vigilance et la pression des organisations syndicales. Mais le directeur général nous a dit qu'il n'avait plus qu'à appuyer sur un bouton", a affirmé M. Barboux.

FO a saisi la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'Egalité (Halde) qui, à ce jour, selon le syndicat, "n'a pas voulu répondre".

Les syndicats de Pôle emploi sont inhabituellement unis sur le sujet.

"On soulève la question depuis plus de six mois à chaque réunion", a rappelé Bernie Billey (CFDT), tandis que le SNU/FSU fait le parallèle avec l'informatisation des procédures de radiation des listes qui "transforment la mission d'accompagnement vers l'emploi en un contrôle des droits".

Partager cet article
Repost0
15 janvier 2009 4 15 /01 /janvier /2009 00:01

Communiqué commun des Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE) - réseau ELENA France - Emmaüs France - Fédération de l'entraide protestante (FEP) - La Cimade - Ligue des droits de l'Homme (LDH) - Réseau éducation sans frontières (RESF) - Secours Catholique - Syndicat des avocats de France (SAF)

 

M. Hortefeux quitte le ministère de l'Immigration. Le bilan qu'il présente à l'opinion ne pourra pas masquer la longue dérive dont il est l'acteur. Humanité, dialogue, équilibre : trois principes dont il se réclame et qu'il n'a cessé de renier.

Où était son humanité lors de l'incendie du centre de rétention de Vincennes, le 22 juin 2008, au lendemain de la mort d'une personne retenue ? Conséquence de l'obsession des quotas d'expulsion, la révolte des sans-papiers retenus à Vincennes est le symbole de la détresse quotidienne infligée par l'Administration à des dizaines de milliers de migrants : la traque, la séparation des familles, l'incompréhension et l'injustice des décisions, l'indifférence froide d'une politique répressive appliquée mécaniquement par un appareil d'Etat contraint de le faire.

Où est l'humanité de cette politique quand les exilés afghans ou irakiens dans le Calaisis sont livrés à eux-mêmes voire pourchassés par la police, tandis que les pouvoirs publics gênent voire interdisent aux associations humanitaires de leur apporter le minimum d'aide due à tout être humain ?

Où est le dialogue dont se prévaut M. Hortefeux ? Les associations et syndicats demandent une table ronde pour évoquer dans la clarté des critères de régularisation des travailleurs sans-papiers ? Refus. Plus de 50 organisations contestent une réforme du rôle de la société civile dans la défense des étrangers placés en rétention et sollicitent une réunion de concertation ? Fin de non-recevoir. Plus de 300 ONG d'Europe et d'Afrique demandent à être associées à la réflexion et aux débats lors du sommet Union européenne - Afrique sur l'immigration en novembre 2008 ? Elles ne seront ni consultées, ni invitées, ni même reçues en délégation symbolique.

L'équilibre ? De notre point de vue, la politique mise en œuvre a contribué surtout à renforcer des mesures répressives. Obsédée par l'expulsion des sans-papiers, la présidence française de l'Union européenne (UE) n'a rien fait pour freiner l'adoption de la « directive de la honte » par le Conseil des ministres, la veille du 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme.

Sur le plan bilatéral, le ministre a exercé une pression considérable pour obtenir la signature d'accords entre la France et plusieurs Etats africains afin que ceux-ci acceptent plus facilement l'expulsion de leurs propres ressortissants, et même ceux d'Etats tiers.

Quant au fameux « Pacte européen sur l'immigration » que M. Hortefeux a proposé aux 27 Etats de l'UE, il ne comporte aucune orientation nouvelle, sinon la perspective de moyens accrus consacrés aux dispositifs sécuritaires.

Du sommet européen sur l'intégration tenu à Vichy - maladresse ? - on retiendra l'annonce de l'apprentissage obligatoire de la « Marseillaise » pour tout candidat à l'immigration, alors que les crédits prévus pour l'intégration des étrangers subiront en France une réduction d'ampleur en 2009, au détriment de l'action de terrain des associations.

Ces 20 mois de ministère de l'Immigration et de l'identité nationale montrent que la mise en œuvre d'une politique de « fermeté et d'humanité » peut rapidement basculer dans une inacceptable brutalité. Au moment où M. Hortefeux s'en va, nous souhaitons ardemment un changement de politique !

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Ligue des Droits de l'Homme : LDH Bagneux-Malakoff-Montrouge
  • : Présentation des actions de la LDH dans le sud du département des Hauts-de-Seine
  • Contact

Recherches Sur Ce Site