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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 13:39
HAUTS-DE-SEINE  -Châtillon

Lu dans l'Humanité du 28/06/09, un article de Lina Sankari :

À Châtillon (Hauts-de-Seine), les travaux du tramway T6 prévoient la démolition d’un hôtel. Mais aucun relogement n’a été proposé aux familles. Le rideau de fer baissé pourrait laisser croire à l’abandon, mais un panneau vieilli, suspendu à la vitre de l’hôtel, affiche complet. Des quatre étages de cet immeuble en brique, des enfants en bas âge se présentent aux fenêtres, attirés par l’agitation du trottoir. Hier, près d’une vingtaine de militants politiques et associatifs (CNL, ATTAC, SOS Racisme, PCF, PS, Parti de gauche ou Cap21) ont pris à parti la juge des expropriations chargée d’organiser un « transport sur le terrain » au 88, avenue de Paris à Châtillon. En clair, de faire un état des lieux précis. La magistrate essaie tant bien que mal de calmer les esprits: « Cet hôtel n’est pas le seul à être touché par les travaux du tramway Châtillon-Viroflay-Vélizy. Il ne s’agit pas d’une expulsion mais d’une procédure d’expropriation. Nous venons de déterminer combien de personnes résident dans chaque chambre et avec quel type de contrat. »
Jeannette Simon, militante du PCF, sourit doucement à ces propos. « Les 25 locataires n’ont aucune garantie de relogement. La juge parle d’une simple expropriation mais cela signifie bien qu’il y aura expulsion. » D’ailleurs, aucun des militants présents ne conteste la démolition de cet hôtel plus que vétuste. Dans la confusion, une représentante de la Ligue des droits de l’homme tente d’expliquer à la juge l’importance de leur présence: « Notre démarche consiste à accompagner les habitants dans leurs démarches de relogement car, pour beaucoup, ils ne sont pas en mesure de défendre leurs droits. » La plupart vivent en effet dans la précarité la plus totale. L’un d’eux est même handicapé à 80 %. Pourtant, la juge est catégorique: elle ne peut associer les militants à la visite.
« Il y a déjà 12 000 demandes de logement en attente à la mairie (UMP – NDLR). Et ce qui se construit le plus, ce sont des prêts locatifs intermédiaires (PLI – NDLR), inaccessibles à ces populations », explique Marie-Thérèse David,
responsable de l’association pour le droit au logement social à Châtillon. Philippe Touraine, du parti politique Cap21, soulève un autre problème: « La mairie profite de ces opérations d’aménagement pour repousser ces populations toujours plus loin de Paris. » Attirée par le bruit du comité de soutien, Sherline, une habitante de l’hôtel, s’y joint suivie par cinq enfants à qui elle ordonne de rester sages. « J’ai fait pour ma part plusieurs demandes de logement mais je me suis vu opposer des refus sous prétexte qu’il n’y avait aucune urgence. J’habite ici depuis 2006 et, dès 2007, on m’a informée par courrier que je ne serais ni relogée ni indemnisée. » Et un autre locataire de conclure: « La ville nous renvoie vers le conseil général et vice versa. Tout le monde se renvoie la balle, c’est insupportable. Ce n’est tout de même pas nous qui avons décidé d’installer un tramway ici! »
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