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1 septembre 2008 1 01 /09 /septembre /2008 09:13

Lu dans France Soir du 30/08, un article de Audrey Dreillard :


"Une douzaine d’organisations ont déposé vendredi devant le Conseil d’Etat un recours contre le fichier Edvige. Elles réclament son abandon.


Connaissez-vous Edvige ? Elle, en tout cas, risque de vous connaître. Et ce, dans les moindres détails ! Car derrière ce qui ressemble à un prénom féminin se cache en réalité un nouveau fichier de renseignements. Edvige, pour « Exploitation documentaire et valorisation de l’information générale », a été créée par décret le 27 juin dernier. Le fichier a pour objectif de rassembler une multitude d’informations : sur des personnalités exerçant un rôle dans divers domaines (politique, économique, syndical, religieux…), mais aussi sur « toute personne susceptible de troubler l’ordre public », et dès l’âge de 13 ans. La dernière catégorie d’informations concerne les enquêtes administratives.

Trois finalités qu’il sera possible de recouper. En plus de l’état civil, des coordonnées, de la profession, ou du comportement, s’ajoutent des données dites « sensibles » comme l’origine ethnique, l’orientation sexuelle et l’état de santé…


Un texte trop vaste
« Que signifie susceptible de troubler l’ordre public ? », s’interroge Manuela Marzotti, la présidente d’IRIS, une des associations à l’origine du recours. « C’est une notion fourre-tout », accuse Isabelle Denis, responsable du service juridique de la Ligue des droits de l’homme. Imprécision des termes du décret, fichage des mineurs dès 13 ans, absence de délai de conservation des données pour les deux premières finalités… Autant d’éléments qui révoltent les détracteurs d’Edvige. En l’espace de deux mois, quatre recours en Conseil d’Etat ont déjà été déposés, et la pétition pour l’abandon du fichier a recueilli plus de 90.000 signatures, selon ses initiateurs.

Au-delà des irrégularités juridiques, c’est la systématisation du fichage que tous dénoncent. « Ça va trop loin, on dépasse les bornes ! », s’indigne Manuela Marzotti. « La puissance que donne l’outil informatique est terrifiante. Nous sommes bien loin des fiches cartonnées ! », ajoute Jean-Pierre Dubois, le président de la Ligue des droits de l’homme. « De tels procédés se banalisent car les honnêtes gens ne se méfient pas. Ils pensent ne rien avoir à se reprocher. Avec Edvige il suffira pourtant d’un simple soupçon de la part d’un agent pour être fiché », s’inquiète-t-il.

Autre danger enfin, celui de l’accès à ces informations. Alors que le texte parle de circonstances exceptionnelles, selon Jean-Pierre Dubois « tout policier ou gendarme pourra consulter le fichier à partir du moment où il aura l’aval de sa hiérarchie ».

En attendant la décision du Conseil d’Etat - pas attendue avant six mois minimum -, les organisations anti-Edvige promettent de nombreuses manifestations pour la rentrée."

 

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