Lu dans Le Monde du 19/11/2007, dans un article de Anne Rohu consacré à la mobilisation des parents et des
enseignants de la Grande Borne, à Grigny (91), le Préfet de l'Essonne explique froidement :
"J'entends dire, il faut plus de psychologues, de médiateurs, d'orthophinistes... Mais si ces individus [NDLR : les délinquants] nous entendaient parler prévention, ils rigoleraient très fort et
se diraient : c'est bon, on peut continuer. La meilleure des préventions c'est la répression. "
En avant les mesures sécuritaires radicales ! Il ne s’agit pas de minimiser l’ampleur de la violence urbaine. Celle-ci traduit une cassure et une aggravation des inégalités engendrées par la
crise. Mais c’est surtout par l’écoute, par le dialogue, par la mobilisation des parents, par la mise en œuvre d’une réelle démocratie de proximité que pourra se construire un monde où la
violence ne sera plus la seule perspective des laissés pour compte. Des voies plus constructives existent. Elles exigent du temps et la mobilisation de toutes les personnes concernées à partir
d’un projet global de société.
C'est pour cette raison que la section locale de la LDH s’était opposé au manichéisme qui consiste à privilégier les solutions répressives comme la tentative en 2002 de mise en place de
couvre-feu pour les mineurs à Montrouge qui entendait interdire la circulation nocturne des mineurs de treize ans. La LDH avait d'ailleurs obtenu (par décision du Tribunal administratif
de Paris du 30 avril 2003) l’annulation de l’arrêté municipal querellé au motif "qu’aucun contrat local de sécurité couvrant le territoire de la commune n’a été conclu" et que d’autre part
"l’évolution de la délinquance ne saurait, nonobstant l’exigüité du territoire communal, justifier les restrictions apportées à la liberté d’aller et venir des mineurs".