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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 17:08

Dans le cadre de l'examen de la loi de finances 2013, les députés vont débattre notamment des taxes exigibles des ressortissants étrangers sollicitant la délivrance d’un titre de séjour.


L'article 29, intitulé « renforcement de l’équité des taxes sur les titres délivrés aux étrangers », constitue un véritable obstacle à la régularisation de nombreux ressortissants étrangers qui peuvent pourtant y prétendre, en application de notre législation, et ancre le principe de la perception d’une somme injuste et indue.

 

La Ligue des droits de l'Homme invite Mme Julie Sommaruga à amender cet article afin de revoir les conditions d'exigence et le montant des taxes, et d'inclure dans la loi une clause d’indigence.



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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 15:58

Par cet ouvrage, les auteurs souhaitent contribuer à faire sortir de l'invisibilité les mères et les bébés sans-papiers afin de leur offrir un accueil qui ne saurait souffrir aucun mode d'exclusion.

Comment mettre au monde et inscrire un enfant dans un lieu d’où soi-même on est exclu ? Comment accueillir dans nos lieux de soins ceux qui sont dans un « hors champ » de notre société et menacés d'expulsion ? Ce livre tente de mettre au travail quelques-uns des paradoxes d’une clinique particulière qui met à l’épreuve patients et soignants, et interroge notre citoyenneté.

 

Plus d'info : cliquez ici

 

 

 

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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 15:49

A Calais, la police a mis à sac le 25 septembre 2012 le lieu de distribution des repas qui avait jusqu'alors bénéficié d'une relative immunité. Des organisations humanitaires pouvaient ainsi y assurer une minimum d'assistance aux exilés et demandeurs d'asile abandonnés à la rue. Près d’une vingtaine de personnes ont été interpellées et placées en rétention.

En décembre, il y aura dix ans que Nicolas Sarkozy détruisait le tristement célèbre camp de Sangatte, annonçant urbi et orbi que cette fermeture entraînerait l'arrêt de toute nouvelle arrivée d'étrangers sur les rivages de la Manche et de la Mer du Nord. Comme la prophétie ne s'est évidemment pas réalisée, il a ensuite chargé MM. Hortefeux, Besson et Guéant de rendre invisibles celles et ceux qui mettaient à mal ses prévisions à coup d'opérations policières. Sous la présidence de François Hollande, rien ne change. Au lieu de tirer des conclusions réalistes de l'échec des prédécesseurs, on poursuit leur stratégie en la durcissant. On s'attaque même au dernier espace humanitaire où les exilés pouvaient espérer un peu de paix et de réconfort.

Chasse aux Roms, poursuite des expulsions, persécution aggravée des exilés du Calaisis... On pouvait pourtant s’attendre à un peu plus d’intelligence et à moins de répression et de violence de la part du nouveau gouvernement.

Parmi les victimes de la dernière opération policière en date - Afghans, Erythréens, Somaliens ou Soudanais -, se trouvaient aussi des Syriens. D'un côté, la France plaide à juste raison pour le respect des droits fondamentaux à l'extérieur de son territoire. De l'autre, elle s’en prend à celles et à ceux qui recherchent sa protection à l'intérieur de ses frontières. Quelle cohérence ?

Les organisations signataires expriment leur consternation et leur indignation à l'égard de cette lamentable politique. Ils appellent solennellement les autorités de l'Etat à renoncer à la violence.

Signataires :
Association des Marocains en France (AMF) – Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF) - Attac - Auberge des migrants (Calais) - Calais Migrant Solidarity – Collectif de soutien des exilés (Paris) - Associations de solidarité avec les travailleur-euse-s immigré-e-s (Fasti) - Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) - Fraternité Migrants Bassin Minier 62 - Groupe d'information et de soutien des immigré·es (Gisti) - Groupe non violent Louis Lecoin (Dunkerque) - Ligue des droits de l'homme –la Marmite aux Idées (Calais) - Migreurop – Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) - No Border – Solidaires (Union syndicale) - Sortir du Colonialisme - SUD Education - Syndicat de la magistrature – Terre d'errance Flandre Littorale - Terre d'errance Norrent-Fontes (62) - Terre d'Errance Steenvoorde (59) - T'OP! Théâtre de l'Opprimé (Lille) - Union Démocratique Bretonne
Avec le soutien de : Alternative libertaire, Fédération pour une Alternative sociale et écologique (FASE), Gauche anticapitaliste, Les Alternatifs, Nouveau Parti anticapitaliste, Parti de Gauche

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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 07:44

Communiqué commun  CGT, FSU, UNEF, Autremonde, La Cimade, Collectif 31 mai, Femmes Egalité, JOC, LDH, MRAP, RESF, SOS Racisme, signataires de la Plateforme 12 :

Le 23 mai 2012, nos organisations syndicales et associations investies dans le soutien aux migrants adressaient un courrier à M. Jean-Marc Ayrault, premier Ministre. En référence, notamment, aux grèves des travailleurs-euses sans-papiers pour leur régularisation, ainsi qu’à la lutte des étudiants et jeunes diplômés étrangers contre la circulaire du 31 mai 2011, nous demandions à pouvoir être reçues et présenter nos revendications.

En réponse à notre demande, Monsieur Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, vient de faire savoir qu'il invitait les signataires de la Plateforme 12, le lundi 1er octobre 2012, à 11h, au ministère de l'Intérieur. Un représentant du ministre du Travail participera également à cette réunion, comme nous le demandions.

Dans notre pays, la grande majorité des migrants avec ou sans papiers travaillent d’une façon ou d’une autre. Ils ne prennent l'emploi de personne. Ils sont ou seront parties intégrante du salariat et participent pleinement à la création des richesses. Il est temps de le reconnaître.

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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 09:01

Valls-2.jpg

 

Le « changement » dans le domaine de l’immigration tarde vraiment à venir. Au contraire, le gouvernement utilise à l’égard des Roms les mêmes méthodes et les mêmes mots pour les mêmes objectifs chiffrés que celui de Sarkozy depuis le discours de Grenoble. Aucune des situations d’urgence dramatique générées par les agissements de Guéant (enfants empêchés de rejoindre leurs parents en France, enfant handicapé expulsé alors qu’il devait être opéré, pères expulsés laissant femme et enfants en France) n’a reçu de solution de la part du cabinet de Valls. Même quand rien ne les y oblige, ses conseillers appliquent avec un zèle extrême les lois, les décrets, les circulaires, les modalités mis en place par Guéant, alors qu’ils les dénonçaient quand ils étaient dans l’opposition ! La circulaire attendue pour la fin septembre risque de ne faire les choses qu’a minima. D’ici là, pesons autant que nous le pouvons, en mobilisant et en médiatisant, ce que nous ne pouvons plus accepter, ce que nous exigeons.

Les enseignants, les parents d’élèves, les citoyens, les élus, tous ceux qui, depuis des années se sont mobilisés pour freiner la machine à maltraiter les sans papiers inventée par Sarkozy ne peuvent pas rester indifférents à ce que fait Valls. Ce qui était odieux sous Sarkozy le reste sous Hollande ! Il faut, vraiment ! que les élus et le gouvernement l’entendent et que la loi change !

Valls-1.jpg

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12 août 2012 7 12 /08 /août /2012 16:36

resfMalgré les nombreux soutiens, malgré la recommandation du HCR (Haut commissariat aux réfugiés), de ne pas expulser vers le Mali, étant donnée la situation politique actuelle, Birante, jeune majeur malien vient d’essuyer un nouveau refus de la préfecture qui persiste et signe, ne lui délivre pas de titre de séjour et maintient son OQTF (Obligation à quitter le territoire français)

 

http://www.educationsansfrontieres.org/?page=article&id_article=44171

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 10:07

ardhis.gifCommuniqué de l'Ardhis (Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et transsexuelles à l’Immigration et au séjour) :

 

L’ARDHIS a été alertée samedi 21 juillet de l’arrivée de Lamine à l’aéroport de Toulouse et de son placement en zone d’attente, où il a été empêché d’entrer sur le territoire français. C’est à son arrivée à la frontière, qu’il a exprimé sa volonté de demander l’asile en France. Lamine déclare en effet avoir fui son pays d’origine, le Sénégal, en raison des menaces qui pesaient sur sa vie du fait de son orientation sexuelle.

La demande d’admission sur le territoire au titre de l’asile de Lamine a été examinée lors d’un entretien très expéditif, menée dans des conditions déplorables. Il était, en effet, entouré de deux policiers lors de son entretien par téléphone avec l’agent de l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides), ce qui est un mépris de la confidentialité de ses propos et du respect de son intimité. Lamine n’a donc pas pu exposer correctement ses motifs de crainte. Au terme de cet entretien, le ministère de l’Intérieur, sur avis de l’OFPRA, a considéré lundi 23 juillet que sa demande d’asile n’était pas recevable, ce qui s’est immédiatement traduit pour Lamine par une décision de refus d’entrée sur le territoire et donc d’une interdiction d’accéder à la procédure habituelle de demande d’asile.

L’ANAFE (Association Nationale d’Assistance aux Frontières pour les Etrangers) a déposé un recours au Tribunal Administratif de Paris contre cette décision d’interdire l’accès au territoire français à Lamine en vue de déposer une demande d’asile. Une audience devant le tribunal administratif de Paris a lieu jeudi 26 juillet.

Par ailleurs, le juge des libertés et de la détention a décidé mardi 24 juillet de maintenir Lamine en Zone d’Attente, malgré les nombreuses irrégularités de procédure qui ont été constatées par l’ANAFE.

L’ARDHIS s’indigne du refus de laisser Lamine engager une demande d’asile en France et du risque de renvoi imminent de ce dernier vers le pays qu’il a fui si son recours était rejeté.

Toute personne demandant l’asile doit pouvoir accéder de manière inconditionnelle et dans des conditions correctes à cette procédure et ne doit donc pas risquer d’être refoulée dans son pays avant que celle-ci, tant à l’OFPRA, qu’à la CNDA (Cour Nationale du Droit d’Asile), en cas de recours, n’ait pu être menée sereinement et dans des conditions dignes jusqu’à son terme.

L’ARDHIS demande donc instamment aux autorités de permettre l’entrée de Lamine sur le territoire français pour qu’il puisse engager une procédure de demande d’asile dans des conditions dignes.

L'ARDHIS demande également qu’il soit mis fin à la détention au centre de rétention administrative n°3 du Mesnil-Amelot d’un autre Sénégalais homosexuel qui y a initié une demande d’asile.

Plus généralement, l’ARDHIS demande que soient supprimées définitivement toutes les dispositions qui privent de liberté les personnes demandant l’asile, alors qu’elles sont retenues en centre de rétention administrative ou en zone d’attente. Toutes les personnes demandant l’asile doivent disposer du même droit quel que soit le lieu d’enregistrement de leur demande de protection et doivent donc avoir accès à la même procédure dans des conditions respectueuses des engagements pris par notre pays.

 

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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 07:02

amoureux-ban-publicCommuniqué des Amoureux au ban public :

 

Melle Béryl Silvestre et M. Christian Adedje sont pacsés depuis un an et demi. Elle, citoyenne française, lui, ressortissant togolais sont ensemble depuis 2009 et vivent actuellement dans la ville de Montargis. Christian est arrivé en France en 2005 avec un visa étudiant ; il détient aujourd’hui deux masters obtenus de grandes écoles de commerce françaises. Au cours de ces études, il noue en France un grand nombre d’attaches. En 2009, il décroche même un premier emploi et effectue un stage au sein du CROUS de Lyon. Mais l’administration refuse de renouveler son titre de séjour étudiant la même année et Chrsitian bascule alors dans l’irrégularité.

Alors que Christian vit en couple stable avec une Française et qu’il présente toutes les preuves d’une forte intégration en France, le préfet du Loiret lui a notifié en mars 2012 une obligation de quitter le territoire français assortie d’une interdiction de retour de six mois. Le tribunal administratif d’Orléans vient de confirmer cette décision. Par cette mesure, l’administration signe non seulement le bannissement de Christian du territoire français et la rupture des liens sociaux et familiaux qu’il y a tissés, mais elle interdit aussi à une citoyenne française de vivre en France avec l’étranger qu’elle aime.

Le cas de Christian n’est pas isolé ; depuis juin 2011, date à laquelle l’interdiction de retour sur le territoire français a été créée, plusieurs autres cas de couples franco-étrangers frappés par cette mesure ont pu être recensés.

Nous, signataires de la pétition, nous associons aux Amoureux au ban public et au collectif de soutien au couple qui s’est formé à Montargis pour exiger :

- l’abrogation de l’expulsion et de l’interdiction de retour en France qui frappent Christian Adedje

- la délivrance à son profit d’un titre de séjour « vie privée et familiale »

Non à l'expulsion et à l'interdiction de retour en France qui frappent Christian Adedje !

Pour signer la pétition de soutien : http://www.amoureuxauban.net/aabwpc/?p=1278

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8 juillet 2012 7 08 /07 /juillet /2012 07:45

Communiqué de l'OEE (http://observatoireenfermement.blogspot.fr/) :

 

Pour un moratoire sur la rétention :  Halte à la banalisation de l’enfermement des étrangers !

 

L’observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE) salue la décision prise hier par la Cour de Cassation de mettre fin à la garde à vue des étrangers pour le simple fait de séjour irrégulier. 

Elle démontre une nouvelle fois la nécessité d’une réforme de fond de la législation relative à l’immigration, qui puisse replacer enfin au cœur de ces dispositions le respect des droits et de la dignité des personnes et remettre à plat le dispositif actuel de d’enfermement, emblématique des pratiques administratives les plus abusives.

Cet objectif s’inscrit dans la droite ligne des engagements du président, François Hollande qui lors de la campagne pour l’élection présidentielle, a fermement dénoncé « l’instabilité et même l’irresponsabilité en matière migratoire » de la politique menée sous la présidence  de Nicolas Sarkozy. Répondant aux appels de différentes associations et collectifs associatifs, il s’est notamment engagé à mener « une politique migratoire fondée sur des règles transparentes, stables et justes (…) [qui], dans tous ses volets, devra être conduite dans le respect de la dignité de tous les êtres humains qui sont sur notre territoire ».

Nos associations, membres de l’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE) ont été particulièrement sensibles à la critique de la façon dont le précédent gouvernement « a banalisé la rétention, [en en faisant] un instrument de sa politique du chiffre alors même que, comme toute privation de liberté, elle doit rester exceptionnelle et n’être utilisée qu’en dernier ressort ».

Conscient de ce qu’une telle réforme législative ne peut être immédiatement mise en œuvre et nécessite un débat, tant parlementaire que public, l’OEE s’associe aux appels des organisations demandant que, en attendant la réalisation de cette perspective, le gouvernement décide d’un moratoire sur les expulsions des étrangers.

Dans cet esprit, nous demandons instamment de suspendre tout placement en rétention, celui-ci n’ayant pour l’heure d’autre finalité que d’être un instrument banal d’enfermement aux conséquences dramatiques pour les étrangers. Le dispositif actuel, en maintenant son fonctionnement à l’identique, continue chaque jour de porter atteintes aux droits et à la dignité des personnes, comme aux valeurs garantes de notre Etat de Droit.

 Nos associations insistent sur la nécessité que ce moratoire s’étende à tout le territoire de la République, y compris outremer et à Mayotte où les atteintes aux droits sont d’une gravité exceptionnelle.

Une telle décision aurait une valeur de symbole fort de la rupture que le gouvernement entend marquer par rapport à la politique de gestion des flux migratoires menée depuis 2002 et ne manquerait pas de donner un signal au monde sur le retour de la France dans le combat qu’elle n’aurait jamais dû quitter pour l’universalité des droits de l’Homme !

 

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3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 17:00

Tribune publiée dans Libération :  

 

Le ministre de l’Intérieur a choisi de consacrer un de ses premiers grands entretiens au Monde à la question migratoire et au traitement qu’il convient de réserver aux étrangers. La démarche n’est pas anodine et témoigne à la fois d’une attente des français et de la volonté du gouvernement de ne pas s’y dérober. Elle intervient au moment où le pouvoir prend ses marques, cherche les moyens de se dégager de l’ancien pour dessiner un avenir. De fait, les flux migratoires, l’asile, la naturalisation, les CRA font partie de ce présent qu’il convient de réévaluer pour faire destin commun. Malheureusement Manuel Valls semble décidé à sauter cette étape, fort de réponses toutes faites: pas de régularisation massive; pour cause de crise, la France continuera à situer son niveau d’accueil à trente mille ; les étrangers reconduits le soient dans la dignité…

 

Et si l’on faisait du neuf, pour changer, et maintenant ?

 

Depuis des décennies, les étrangers n’ont été qu’un sujet de préoccupation ; un problème, des problèmes et pour finir, le problème. Ce qui en pose un énorme, à notre démocratie, en polluant profondément les termes du débat public et du contrat social.

 

Il s’agit de sortir de cette continuité impensée ; de dépasser la chorégraphie convenue des « réalistes » contre « droits de l’hommistes », « humanistes » contre gestionnaires »… Autant d’affrontements très éloignés de ce dont nous avons besoin : un grand débat national permettant de réconcilier la France avec elle-même autour d’un projet à vivre ensemble.

 

Sur ce terrain, la société civile a joué un rôle d’éclaireur; elle a porté, durant plus de vingt ans, la revendication du droit de vote et d’éligibilité aux élections locales pour les étrangers non européens résidants en France ; elle s’est opposée aux « charters » de la honte, elle s’est mobilisée pour sauver l’honneur de notre pays lancé dans une chasse aux enfants, pour assurer le respect des droits des travailleurs sans papiers… Elle reste en première ligne de la défense de la légalité internationale.

 

Elle attend aujourd’hui que le gouvernement aborde ces enjeux en termes de débat politique et non plus d’affrontement. Entre le « tout, tout de suite » auquel personne ne peut croire et un désespérant « le changement, c’est plus tard », il s’agit de construire la confiance en prenant le temps nécessaire aux décisions politiques. Avant d’enfermer sa pensée dans des enveloppes comptables – trente mille, plus de trente mille – qui n’ont en fait aucune vertu si ce n’est celle de l’affichage - la République a besoin de débattre sur le type de société qu’elle entend opposer aux crises, sur la place et la contribution des uns et des autres à ce projet.

 

Si ce débat nous évite les ornières et la fange du passé, ce sera du temps gagné pour tous. C’est pourquoi il serait sage de décider d’un moratoire des expulsions. Il permettrait l’apaisement, vaudrait engagement d’une remise à plat et signerait le décès de la détestable politique du chiffre.

 

Ce moratoire permettrait e débattre contradictoirement, et tranquillement, de faire la part des choses entre mensonges et réalités; il réinscrirait notre réalité nationale dans la dimension la plus généreuse de son histoire. C’est ce qui a été commencé avec l'abrogation de la circulaire du 31 mai. Ce chemin est le bon, on peut le poursuivre. Ainsi l’accès à la nationalité française devrait être facilité par des procédures élargies et stabilisées sur tout le territoire ; l'effectivité du droit d'asile suppose les mêmes procédures pour tous en matière de dépôt de dossiers, assorties d'un recours suspensif sur toute décision prise par l'Ofpra, et la suppression de la liste dite des pays d’origine sûrs ; la régularisation de tous les salariés sans papiers peut être permise par des critères stables et nationaux, en même temps que les débats parlementaires sur la réforme du Ceseda porteront sur l’attribution à tous de la carte de résident de dix ans ; la suppression des visas de court séjour, et, à défaut, la justification par les services consulaires d'une décision de refus, doit permettre une reprise normale de la circulation des personnes ; l'extension continue de la rétention administrative doit connaître un coup d'arrêt par la généralisation des procédures suspensives, respectueuses des droits des demandeurs et de leur défense, par l'interdiction absolue de la mise en Cra d'enfants, par l'existence de permanences d'avocats dans les zones d'attente ; les droits et taxes, telle celle de l'Ofii, devraient être ramenés à la juste mesure d'un simple acte administratif. 


 

Tout cela nous inscrirait toutes et tous dans un retour à une normalité républicaine, dont le socle est l’égalité des droits. Cela semble à la fois raisonnable, démocratique, susceptible de rassembler largement. En débattre serait réconcilier le coeur et la raison, le droit et la justice, l’effort et l’enthousiasme.

 

Pierre Tartakowsky

Président de la Ligue des droits de l’Homme

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