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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 11:49

glissantLe poète Edouard Glissant qui vient de décéder, déclarait sur la relation avec l'évolution du monde :

 

"Ce qui caractérise les temps modernes, c'est que plus nous connaissons le monde et plus nous sommes ramenés à une espèce de nécessité qui est de décider par nous-mêmes, au fond de nous-mêmes, sans l'aide d'aucun système, religieux par exemple. Ca ne veut pas dire qu'on n'est pas religieux, ça veut dire que l'unanimité religieuse ne marche plus. Ce qui marche, c'est la foi personnelle et dans ce cas, il nous reste l'intuition et la divination de notre rapport à nous-mêmes, à l'autre, à autrui qui peut être notre voisin mais aussi à l'autre lointain, encore inconnu et que peut-être nous ne connaîtrons jamais mais qui est là, présent à nos consciences, à notre inconscient et au monde.
[...]

Alors, quels combats peut-on mener dans le sort et la situation nouvelle du monde ? Je vais essayer, comme je vous le répète, avec une pensée balbutiante, tremblante, pas sûre d'elle-même, qui me semble être la seule forme de pensée possible pour l'approche du monde... On ne peut pas approcher le monde avec des pensées systématiques, idéologiques ; on a essayé et on a vu les catastrophes que ça a entraîné, - il faut palpiter du palpitement même du monde, comme disait Aimé Césaire, il faut trembler du tremblement même du monde, pour essayer de comprendre et de voir ce qui se passe en nous, autour de nous et avec nous".

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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 17:12

alain touraineLe sociologue Alain Touraine, s'exprimant dans Télérama n°3182 du 05/01/2011, déclare :

 

Les sociologues discutent aujourd'hui pour l'essentiel "de la façon dont on peut combiner la diversité culturelle avec le maintien des principes universels, dont on peut vivre ensemble égaux et différents. C'est ce droit d'être singulier qui est démoli par la consommation de masse d'un côté, le communautarisme de l'autre.

[...]
Les petites communautés utopiques, exemplaires, plus culturelles que sociales, pas animées par la défense d'intérêts spécifiques, ont un rôle important à jouer. Vous ne pouvez plus dire : je parle au nom de Dieu, de l'Histoire, du Progrès, de la Nation, de la Science. La seule chose que vous puissiez dire, c'est : je parle au nom de la survie de la Terre et je parle au nom de la défense des droits humains universels".

 

Pour aller plus loin : "Après la crise", d'Alain Touraine, Ed. Le Seuil

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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 15:45

hessel.jpgIl nous appartient de veiller tous ensemble à ce que notre société reste une société dont nous soyons fiers : pas cette société des sans-papiers, des expulsions, des soupçons à l'égard des immigrés, pas cette société où l'on remet en cause les retraites, les acquis de la Sécurité sociale, pas cette société où les médias sont entre les mains des nantis, toutes choses que nous aurions refusé de cautionner si nous avions été les véritables héritiers du Conseil National de la Résistance. [...]
La pire des attitudes est l'indifférence, dire "je n'y peux rien, je me débrouille". En vous comportant ainsi, vous perdez l'une des composantes essentielles qui fait l'humain. Une des composantes indispensables : la faculté d'indignation et l'engagement qui en est la conséquence".

Stéphane Hessel


Conseil de lecture : Indignez-vous !- Stéphane Hessel - Indigène éditions - décembre 2010 - 29 pages - 3 €

 

 

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28 octobre 2010 4 28 /10 /octobre /2010 23:21

HBS.jpg

 

Il y a un an, le 29 octobre 2009, disparaissait Hamida Ben Sadia.

 

Elle trouvait au sein de la Ligue des droits de l'Homme, un lieu pour débattre, réfléchir et échanger.

 

"Je veux me donner les moyens de comprendre. Comprendre le monde qui m’entoure, comprendre pour mieux déconstruire les ressorts de la domination ou, plutôt, des dominations. Chercher la signification des actes, des attitudes, y compris – et surtout – de ceux qui nous semblent à première vue les plus éloignés de nos habitudes. C’est cette démarche qui m’a permis d’affronter l’adversité. Aujourd’hui, j’ai le sentiment que seule ma faculté de penser me protège contre les tourments de la vie. Elle me préserve de la fuite en avant dans laquelle je pourrais, comme d’autres, m’engouffrer pour ne pas voir la réalité en face. [...]

J’ai été profondément heureuse d’être élue au comité central de la Ligue des droits de l’Homme, en mars 2007, car, au fond, cela correspond bien à mes besoins de réflexion actuels. « Le droit, que le droit, rien que le droit » est la devise avec laquelle ses militants répondent aux défis du moment, parfois au détriment de leur image dans l’opinion publique mais au bénéfice de la dignité humaine." écrivait-elle dans son livre "Itinéraire d'une femme française".

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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 18:51
ban-ki-moon.jpegLe 19 octobre, devant le Conseil de l'Europe à Strasbourg, lors d'une célébration marquant le 60e anniversaire de la convention européenne des droits de l'homme, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a décalré :

"Dans bien des pays développés, immigration et récession économique suscitent une anxiété croissante, qui, de plus en plus, sert de prétexte à des politiques de discrimination et d'exclusion". [...] "Les droits de l'homme ne sont pas un menu dans lequel on peut picorer". [...] "Vingt ans après son adoption, aucun des grands pays d'Europe n'a signé ou ratifié la convention sur les droits des travailleurs migrants et leurs familles".
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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 19:03

alain_touraine.jpgLe sociologue Alain Touraine, s'exprimant dans Le Monde du 04/09/2010, déclare :

 

"On ne peut pas défendre des intérêts particuliers ou partiels, il faut jouer l'artillerie lourde, c'est-à-dire l'universel : les droits humains. Que vous vous baladiez sur l'Altiplano, les contreforts himalayens ou une route africaine, les gens disent tous la même chose : "Je veux être traité comme un être humain, je ne veux pas être humilié, je veux être respecté."

Quand vous parlez de la torture ou d'une femme qui peut être lapidée, vous pouvez faire bouger les gens.
[...]
Les grands mouvements qui peuvent changer notre vie collective viennent d'en bas. La démocratie, ça vient de la protestation, de ceux qui n'ont pas de quoi manger, qui n'ont pas de liberté, qui ne peuvent pas s'exprimer, qui ne sont pas représentés. Aujourd'hui, plus vous descendez, plus c'est vivant.

En France, nous sommes très ambigus sur l'individu. C'est pourquoi je lui préfère le mot de "sujet" et que je cite toujours cette phrase d'Hannah Arendt comme définition : "Les êtres humains ont le droit d'avoir des droits."

A la base, on réclame des droits et, de ce point de vue, le Web est une occasion inouïe. Les ondes se répandent de sujet en sujet, le débat, l'indignation se répandent et permettent aux gens -d'acquérir la conscience du scandale et de se mettre en mouvement".

 

Pour aller plus loin : "Après la crise", d'Alain Touraine, Ed. Le Seuil

 

 

 

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14 juillet 2010 3 14 /07 /juillet /2010 13:05

aubrac.jpgElevé aujourd'hui à la dignité de grand'croix de la Légion d'Honneur, Raymond Aubrac déclare dans un article de l'Humanité du 28/06/2010 :

 

" Il faut être optimiste, c’est cela l’esprit de la Résistance. C’est une chose qu’on ne dit pas assez. Tous les gens qui se sont engagés dans la Résistance sont des optimistes. Ils ne baissent pas les bras et sont persuadés que ce qu’ils vont faire va servir à quelque chose. Il faut avoir confiance en soi, être optimiste et croire que ses combats sont utiles. "

 

Pour aller plus loin : cliquez ici

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 15:04

saramago.jpgLe prix Nobel de littérature José Saramago vient de décéder. Il écrivait notamment :

 

"On dit que celui qui se hait lui-même hait l'autre, mais la pire de toutes les haines doit être celle qui incite à ne pas supporter l'égalité de l'autre et encore moins si cette égalité est absolue". (in L'autre comme moi)

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 11:43

Il nous reste un droit, naturel et imprescriptible de l’Homme : j’en appelle à « la résistance à l’oppression »

Henri Leclerc


HenriLeclerc.jpgIntervention d’Henri Leclerc sur France Inter dans le cadre du 70e anniversaire de l’appel du 18 juin 1940 :
L’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’Homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements ». C’est dans ces mots, inscrits en tête de notre Constitution, lancés au monde le 26 août 1789, que s’enracine la raison de la République. Un siècle et demi plus tard, à Paris, en 1948 les nations assemblées proclamaient que « la méconnaissance et le mépris des droits de l’Homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité ». C’est bien à la conscience qu’il faut en appeler, celle de l’humanité, celle de la nation.

Qu’en est-il dans le monde, de l’égalité en dignité de tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables, du droit à la nationalité, du droit à des peuples à disposer d’eux-mêmes, du droit à un niveau de vie suffisant ?

Qu’en est-il ici des droits que nous avons proclamés depuis plus de deux siècles ? Non, nous ne vivons pas dans le meilleur des mondes possibles quand des peuples entiers sont emprisonnés, fut-ce à ciel ouvert, quand des milliards d’hommes, de femmes, d’enfants crèvent de faim, de misère ou de maladie, quand des dizaines de millions de personnes déplacées errent sans rien d’autre que des pierres pour poser leur tête, que dix millions croupissent au fond des cachots. Combien, au moment où je parle, hurlent sous la torture ! Combien attendent la mort dans d’infâmes couloirs ?

Faut-il donc nous satisfaire de nous-mêmes, contempler la misère du monde en refusant de l’accueillir, rejeter aux portes de nos villes dans de véritables ghettos une jeunesse à laquelle on est incapable d’apporter l’éducation et la culture ? Faut-il se résigner au chômage, au mal logement, accepter que le rejet des différences, la répression, la restriction des libertés soit seuls donnés en réponse au mal-être social ? Faut-il que nous acceptions d’être vaincus non par la « force mécanique de l’ennemi » mais par la loi des marchés, au nom de l’inégalité qu’ils revendiquent et du droit de propriété prépondérant ? « L’espérance doit-elle disparaitre, la défaite est-elle définitive ? Non ! ».

Il nous reste un droit, naturel et imprescriptible de l’Homme : j’en appelle à « la résistance à l’oppression » ".

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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 18:27

Edgar Morin, philosophe, dans un entretien au Monde du 11/06/2010 :

 edgar_morin.jpg

 

"Dans la résistance à la cruauté du monde et à la barbarie humaine, il y a toujours un oui qui anime le non, un oui à la liberté, un oui à la poésie du vivre."

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  • : Ligue des Droits de l'Homme : LDH Bagneux-Malakoff-Montrouge
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